[Aime] Voyage en Chine, Zoltan Mayer

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Bonsoir à tous! J’ai envie de vous écrire, en cette fin de journée estivale, à propos d’un film qui m’a fait forte impression. En effet, j’ai eu la chance d’assister à une avant-première au superbe cinéma Le Plaza, situé à Mons, et j’ai tant apprécié l’expérience que cela mérite bien quelques lignes ici…

Le film en question est un long métrage réalisé par Zoltan Mayer. Il s’intitule Voyage en Chine et met en scène Yolande Moreau dans le rôle de Liliane, une femme qui voit sa monotone existence bouleversée par le décès subit de son fils, Christophe, installé en Chine. Hébétée par la nouvelle et par la lenteur des démarches administratives, Liliane prend la décision de s’envoler seule pour l’Asie, afin d’organiser elle-même le rapatriement du corps.

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Le synopsis tient en quelques lignes et les dialogues sont, d’ailleurs, réduits à l’essentiel. Longtemps, Liliane reste enfermée dans une solitude, représentée à l’écran par le vide. Yolande Moreau occupe, en effet, très souvent une moitié du cadre, afin de symboliser cette absence.

Elle est également plongée dans le mutisme. Avec son mari, avant le drame, elle ne fait déjà qu’échanger des banalités. Plus tard, c’est un pesant silence qui s’installe. En Chine, la barrière de la langue aggrave la situation.

Rapidement toutefois, Liliane parvient à exprimer ce qu’elle ressent de manière non verbale. Le réalisateur rend cela perceptible par l’importance qu’il accorde aux mains, mais aussi au regard. Photographe de profession, il propose alors des images sublimes, à la composition particulièrement harmonieuse.

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Le traitement qu’il accorde à la lumière est également intéressant: les scènes nocturnes et le contre-jour plongent les personnages en deuil dans l’ombre. Un sens de la couleur, hautement significative, peut également être noté, avec une utilisation parcimonieuse d’un rouge éclatant, symbole de vie.

Car ce voyage à l’étranger provoque une véritable renaissance chez Liliane, qui s’y affirme et s’y révèle, au cœur de paysages époustouflants. Après le recueillement, l’histoire laisse donc place à l’espoir. Loin d’un film larmoyant, Voyage en Chine s’avère touchant par sa grande pudeur et son esthétique soignée qui séduit au premier regard. Une très belle découverte.

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