[Lis] Shä et Salomé: Jours de pluie, Anne Montel et Loïc Clément

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Bonsoir, amis lecteurs! Je n’ai pas envie de démarrer cet article par un commentaire sur le temps qu’il fait – je laisse cela à vos collègues et à vos voisins – mais je dois dire que l’atmosphère maussade de la semaine écoulée est la raison pour laquelle j’ai eu envie de me plonger dans cette jolie bande dessinée au titre évocateur: Jours de pluie

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Shä & Salomé narre les formidables non-aventures d’un couple atypique constitué d’une jeune femme… et d’un chat. Salomé travaille dans une halte garderie et remporte un franc succès auprès des enfants.  Shä, on amoureux, est d’une gourmandise sans limite et exerce la profession d’écrivain.

Au cours de saynètes de la vie quotidienne, cette bande dessinée présente une galerie de personnages hauts en couleur : une grand-mère acariâtre, des copines supportrices de l’équipe de foot de Papouasie, des enfants de 4 ans surexcités et Dieu lui-même qui s’avère être… un poney. 

Si mon regard a été attiré par cet ouvrage, c’est tout d’abord en raison des adorables dessins d’Anne Montel. Comment ne pas tomber sous le charme de ses douces aquarelles, dont les couleurs évoquent celles d’un jour d’automne ensoleillé? A la lecture, j’ai découvert toute la sensibilité du trait de l’artiste, au fil de planches imaginatives, aux rythmes agréablement contrastés.

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Alors que l’on pourrait parfaitement prendre son temps, en lisant un seul épisode à la fois, j’ai pour ma part achevé l’album d’une traite, tant je me suis attachée aux personnages. J’ai aimé la personnalité nuancée de Salomé, dont la tendresse se trouve habilement contrebalancée par la passion qu’elle voue à Batman, aux jeux vidéos et à l’équipe de foot de Papouasie. Quant à Shä, apprenti écrivain en quête d’inspiration, c’est par ses mots d’esprit, son imagination sans borne et sa candeur qu’il m’a séduite.

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Leur binôme, aussi charmant qu’improbable, s’établit à contre-courant des habituelles histoires d’amour et de leurs stéréotypes éculés. L’univers quotidien dans lequel Shä et Salomé nous entraînent se révèle touchant, sans être naïf. En effet, le ton, souvent désinvolte et amusant, se teinte parfois de mélancolie et d’introspection. Avec un humour subtil et une grande délicatesse, l’auteur soulève des questions plus profondes sur le couple, la vie en société et même le deuil.

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Je ne peux que vous inciter à plonger, à votre tour, dans le monde souriant et poétique de ce duo peu ordinaire. Si seulement tous les jours de pluie pouvaient ressembler à ceux passés en sa compagnie!

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[Lis] Anne… La maison aux pignons verts, Lucy Maud Montgomery

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Bonsoir à tous! Quelle joie de prendre la plume ce soir pour vous parler de ma rencontre avec une héroïne hors du commun, la jeune et pétillante Anne Shirley. Certains d’entre vous connaissent sans doute déjà cette série de romans signée par Lucy Maud Montgomery tant ils font partie des classiques de la littérature de jeunesse. Pour les autres: voici une séance de rattrapage bien nécessaire!

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Anne Shirley, petite fille rousse aux yeux verts, est orpheline. Sa nouvelle famille d’accueil réside à Avonlea, sur l’Ïle-du-Prince-Édouard. C’est ainsi qu’elle entre dans la vie de Matthew Cuthbert et de sa soeur, Marilla, dont elle vient bouleverser les habitudes. Rêveuse, bavarde, espiègle, son imagination débordante lui jouera bien des tours, mais sa personnalité attachante lui vaudra l’affection de tous.

Cela fait des années que La maison aux pignons verts figure en bonne place sur la liste des ouvrages qu’il me tarde de découvrir. Mais, à force d’en voir les différentes éditions, toutes plus adorables les unes que les autres, et d’en lire les critiques unanimement élogieuses, j’ai eu l’occasion de développer des attentes de lecture tout particulièrement élevées!

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Et je suis enchantée de vous apprendre que ma première approche de cette attachante saga canadienne n’a pas été frappée du sceau de la déception. Bien au contraire: comme tant d’autres avant moi, je suis tombée en amour avec cette orpheline au caractère aussi flamboyant que la chevelure.

Pourtant, les premières pages m’ont réellement étonnée. En effet, le style de l’auteur, richement descriptif et foisonnant de menus détails, a nécessité dans mon cas un temps d’adaptation. L’autre élément de surprise est indéniablement la personnalité haute en couleurs d’Anne… ainsi que ses bavardages incessants! Je me sentais presque littéralement étourdie par la passion dont elle faisait preuve lors de ses interminables monologues.

A l’image de Marilla et de Matthew, j’ai toutefois été touchée par le triste parcours de cette enfant, ballottée d’un foyer sans amour à un autre, et c’est sans surprise que j’ai finalement succombé au charme de son imagination hors du commun.

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Au-delà d’un trait de caractère charmant, cette créativité est avant tout, pour notre exubérante héroïne, un véritable radeau de survie qui l’a longtemps empêchée de céder à la morosité. Son arrivée dans l’enchanteur village d’Avonlea lui permet d’échapper à son funeste destin, de rencontrer de précieuses âmes soeurs et de faire de ses rêves une réalité.

Enfin, si ce premier volume m’a émue, il m’a surtout beaucoup amusée. Tout aussi brillante qu’elle soit, Anne semble avoir le chic pour multiplier les maladresses et enchaîner les plus improbables bévues. Elle peut fort heureusement compter sur ses nouvelles amies de cœur et sur les Cuthbert pour la sortir des mauvais pas dont elle s’avère rapidement coutumière!

Anne… La maison aux pignons verts est un roman d’apprentissage qui n’a pas usurpé sa grande renommée. Je vous le recommande mille fois!

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[Lis] Nulle et Grande Gueule, Joyce Carol Oates

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Bonsoir, chers lecteurs! Je suis tout particulièrement heureuse de vous écrire ce soir, car le roman dont je m’apprête à vous parler m’a fait si forte impression que je le qualifie sans hésitation de premier coup de cœur de l’année 2016! Voilà qui donne le ton – et qui place la barre très haut pour les onze mois à venir!

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Elle c’est Ursula – Parce qu’elle est grande, très grande, mal dans sa peau, Ursula se surnomme elle-même la Nulle. C’est pourtant, à seize ans, une belle fille, intelligente et d’une volonté peu commune. Solitaire, indépendante, elle ne ressemble pas aux autres.

Lui c’est Matt – Doué, drôle, c’est un garçon brillant, apprécié de tous. Il aime faire rire, il parle haut et fort. Trop parfois. Le jour où l’une de ses plaisanteries tombe dans les mauvaises oreilles, les événements s’enchaînent, prenant une tournure de plus en plus dramatique. Seule Ursula ne cède pas à la rumeur…

Quand je suis tombée sur ce roman, rangé au rayon jeunesse de ma librairie, j’ai dû y regarder à deux fois. Joyce Carol Oates, l’immense poétesse américaine à la plume sombre et torturée, auteur d’un roman pour adolescents? Quelle épatante découverte! Inutile de vous préciser que je n’ai pas hésité un seul instant et que je me suis emparée de ce livre… pour ne le reposer qu’une fois achevé.

Et, bien que ce ne soit pas une opinion très populaire au sein de la communauté de ses lecteurs, je dois me rendre à l’évidence: Nulle et Grande Gueule est sans doute mon titre favori de l’écrivain. Sous des dehors anodins, il a résonné en moi comme seule une poignée d’ouvrages y étaient parvenus jusqu’alors.

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La force qui se dégage des personnages y est indéniablement pour beaucoup. En effet, dès les toutes premières pages, je me suis sentie proche des protagonistes de l’intrigue, alors que rares sont les romans à deux voix qui réussissent à me convaincre de la sorte. Le plus souvent, l’une des destinées m’interpelle au détriment de l’autre, et je me surprends à frémir d’impatience pendant la moitié de la lecture. Nous sommes ici bien loin de ce regrettable cas de figure.

Ursula est d’ailleurs l’une des narratrices les plus touchantes que j’ai pu rencontrer. Sa grande sensibilité, qui semble contredite par la robustesse de sa silhouette, la rend vulnérable et l’incite à s’inventer un alter-ego bravache et insouciant, qu’elle baptise secrètement la Nulle. Si cette construction de l’esprit fait d’elle une sportive accomplie et une personnalité forte de son lycée, elle n’en demeure pas moins un mensonge, qui nuit à ses relations amicales autant qu’à son estime personnelle.

De son côté, Matt est un garçon bien intégré, dont les excellents résultats scolaires n’entravent en rien la popularité. Son arme n’est autre qu’un humour ravageur qui, contre toute attente, se révélera brutalement à double tranchant. Une plaisanterie maladroite, prononcée devant les mauvaises personnes, et le voilà subitement mis au ban de la communauté bien-pensante de Rocky River. Au-delà de sa vie de lycéen, c’est  son existence entière qui vole alors en éclats.

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Ce roman m’a successivement amusée, interpellée, révoltée et bouleversée. L’injustice de l’épouvantable malentendu qui s’abat sur Matt suscite la réflexion et ne peut laisser aucun lecteur indifférent. Nos deux héros, en butte à l’incompréhension de leurs proches, à l’égoïsme de leurs parents et à l’aversion du reste du monde, incarnent des âmes pures que nous aimerions voir épargnées de telles épreuves.

Fort heureusement, si le constat que dresse l’auteur de la société est loin d’être brillant, l’amitié qui unit Matt et Ursula apporte au roman une contagieuse note d’espoir qui réchauffera les cœurs les plus meurtris.

Quel que soit votre âge, je ne peux que vous recommander cette belle lecture qui, en à peine 200 pages, risque bien de ne pas vous laisser indemne.

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[Lis] La dernière réunion des filles de la station service, Fannie Flagg

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Bonsoir à tous! J’espère que vous vous portez bien et que ce début du mois de janvier se déroule selon vos souhaits. Je suis très heureuse de vous proposer une note littéraire ce soir, consacrée au dernier roman traduit en français de l’inégalable Fannie Flagg!

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Point Clear, Alabama. Après avoir marié la dernière de ses filles, Sookie Poole aspire à un repos bien mérité… Mais elle doit encore compter avec sa mère, l’incroyable Lenore Simmons Krackenberry qui, à 88 ans, épuise les infirmières à domicile les unes après les autres. Si certains de ses coups d’éclat récents peuvent laisser penser qu’elle souffre de démence, le diagnostic n’est pas aisé à établir car, toute sa vie, son comportement a été des plus excentriques.

Le jour où un mystérieux interlocuteur révèle à Sookie un secret parfaitement inattendu, son existence vole véritablement en éclats. Sookie va alors se mettre sur la piste d’une femme d’exception, Fritzi, qui, en 1940, tenait avec ses trois sœurs une station-service dans le Wisconsin…

C’est en dressant mon bilan de l’année 2015 que je me suis aperçue que, sans doute trop prise par les festivités de saison, j’avais oublié de vous parler de ce roman. Sa lecture remonte désormais à plusieurs semaines, mais je vais tâcher de lui consacrer l’article complet qu’il mérite.

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Car, sans réelle surprise, La dernière réunion des filles de la station service a été pour moi une très jolie découverte. Si certains de ses titres sont plus particulièrement chers à mon cœur, les récits de Fannie Flagg ne m’ont toutefois jamais déçue. Et avant même d’en parcourir le premier chapitre, je sais déjà avec précision quelles sont mes attentes de lectrice.

La première est une plongée dans une charmante bourgade du sud des Etats-Unis. L’auteur dépeint son Alabama natal avec tant de tendresse qu’il est impossible de ne pas en tomber amoureux! Cette fois, la ville de Point Clear n’est pas un personnage à proprement parler, mais elle incarne tout de même un cadre enchanteur, avec ses adorables restaurants et ses habitants extravagants.

Car mon second espoir, au moment d’ouvrir un Fannie Flagg pour la première fois, est de faire la connaissance de personnages aussi attachants que les protagonistes de ses romans précédents. Sookie l’est indéniablement, en dépit de son tempérament complaisant et de sa personnalité incertaine. En vérité, c’est précisément ce qui la rend aussi touchante: à l’âge où les grands accomplissements de l’existence font bien souvent partie du passé, Sookie s’aperçoit qu’au-delà de son rôle de fille, d’épouse et de mère irréprochable, elle ignore tout bonnement qui elle est réellement.

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Malgré tout, je dois admettre que ce sont les aventures de Fritzi et des épatantes soeurs Jurdabralinski qui font, à mes yeux, l’entière réussite du roman. Quelles destinées à couper le souffle! Leur détermination et leur ténacité feront d’elles de véritables héroïnes durant les heures les plus sombres du vingtième siècle. L’auteur rend, par ce biais, un hommage mérité à ceux et celles qui, loin des champs de bataille, ont œuvré aussi discrètement qu’efficacement pour la paix.

Et c’est une qualité que j’aime retrouver chez Fannie Flagg: au détour de sympathiques portraits, elle nous suggère des questions fondamentales et nous invite, telle une confidente, à la réflexion. Ici, ce sont les thématiques de l’identité, du lien filial et du sens de la réussite qui sont au centre des préoccupations qu’elle nous soumet.

Je n’en dirai pas davantage pour éviter de vous dévoiler la suite de l’intrigue, mais je ne peux que vous recommander cet ouvrage, ainsi que tous ceux de l’auteur, pour le réconfort bienvenu qu’ils apportent et les personnages inoubliables qu’ils nous permettent de connaître.

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[Lis] Un roman anglais, Stéphanie Hochet

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Bonsoir à tous! J’ai mis mes quelques jours de congé à profit pour lire davantage que d’ordinaire et je suis donc particulièrement heureuse de pouvoir vous proposer des articles littéraires aussi rapprochés. Celui-ci sera consacré à un titre paru au printemps dernier: il s’agit d’Un roman anglais, de Stéphanie Hochet.

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Inspiré de la vie de Virginia Woolf, ce roman campe avec beaucoup de subtilité et de maîtrise l’atmosphère très particulière qui régnait en Angleterre pendant la Première Guerre mondiale.

Ce roman d’émancipation féminine est aussi un roman sur la maternité. On y voit Anna, bourgeoise lettrée du Sussex, mère d’un petit garçon de deux ans, Jack, persuader son mari Edward d’embaucher par petite annonce une garde d’enfant prénommée George (comme George Eliot, pense-t-elle).

Le jour où elle va chercher George à la gare, Anna découvre toutefois qu’il s’agit d’un homme.

Dès les premières lignes, j’ai été charmée par ce roman, dont la sobriété étudiée retranscrit sans emphase les sentiments d’une narratrice en proie au doute. Anna éprouve en effet des difficultés à se situer en tant que femme. Ainsi, la question du droit de vote, en particulier, lui pose question et il est difficile d’établir si l’attitude des suffragettes la fascine ou la consterne.

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C’est également en tant qu’épouse et en tant que mère qu’elle ignore comment se comporter : si elle déborde d’amour pour son fils, elle ne peut dissimuler son étonnement face au prétendu bonheur inconditionnel que la maternité était supposé lui apporter.

Prise entre deux époques, entre guerre et paix, puis entre deux guerres, Anna est l’archétype de la femme déchirée, qui ne peut s’inspirer de son expérience familiale pour savoir comment agir. Elle ne garde qu’un souvenir brumeux d’une mère inconsistante, partie trop tôt, et demeure marquée par une relation ambiguë avec son père, être autoritaire dont la violence semble être restée contenue.

Anna se retrouve dès lors perdue, dans une société qui improvise sa reconstruction et paraît soudain exiger d’elle qu’elle mène une carrière ambitieuse, soit une mère exemplaire et agisse en citoyenne engagée. Son combat intérieur entre en résonance avec l’évocation de ceux qui éclatent dans les tranchées et privent les familles de leurs membres les plus jeunes, les plus sains.

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Pourtant, de prime abord, les apparences la dépeignent comme menant une vie bourgeoise, résolument conforme aux convenances de la société anglaise. C’est l’arrivée, foncièrement inconvenante, d’une gardienne d’enfant de sexe masculin qui chamboule son existence et la fait sortir de ses rails. Ce moment opère un basculement irréversible, qui modifiera la dynamique familiale de manière indélébile.

George, jeune homme délicat, presque éthéré, rétablit toutefois une forme d’équilibre grâce à sa personnalité altruiste, miraculeusement apaisante. Seul Edward, personnage obscur, rongé par l’orgueil et une envie mal placée, reste insensible à son caractère bienfaisant.

Aux yeux d’Anna, cependant, George incarne l’unique repère, dont son bien-être, voire sa santé mentale, dépendent désormais. Au moindre accident de parcours, elle semble prête à verser dans un absolu désespoir.

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Stéphanie Hochet parsème son roman de multiples références littéraires, démontrant l’érudition de sa narratrice qui a grandi dans la bibliothèque paternelle et éveillant notre envie de découvrir à notre tour les auteurs évoqués. J’ai particulièrement apprécié l’insertion d’un poème, en version originale, d’Emily Dickinson. Des expressions en langue anglaise émaillent, par ailleurs, le texte et l’enrichissent par leurs sonorités étrangères.

La plume de l’auteur témoigne d’une langue belle et précise, dont la modernité est aussi riche que limpide. J’ai lu ce bref roman en un seul souffle, tant j’ai été séduite par son écriture et touchée par le parcours de vie d’une héroïne qui n’est pas sans rappeler un écrivain que j’apprécie particulièrement, Virginia Woolf.

Je ne peux que vous recommander d’ouvrir sans tarder Un roman anglais. Quant à moi, j’inscris tous les ouvrages de Stéphanie Hochet sur ma liste de souhaits!

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[Lis] Le Château de Cassandra, Dodie Smith

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Bonjour à tous! Aujourd’hui, j’ai volé un peu de temps pour vous préparer l’article promis: il s’agit d’une note de lecture consacré à un roman véritablement inoubliable, intitulé Le Château de Cassandra.

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Cassandra ! Un prénom romanesque, à l’image du château perdu au fin fond de l’Angleterre où vit la jeune fille avec toute son excentrique famille : un père écrivain qui se refuse à écrire, la merveilleuse Topaz, belle-mère fantasque aux tendances naturistes, Rose, la sœur aînée rêvant au grand amour, sans parler de Stephen, le jeune jardinier qui n’a d’yeux que pour Cassandra.

Au fil de ses cahiers, cette dernière relate les événements qui jalonnent leur existence, avec autant de sensibilité que d’ironie. Mais quand surgissent deux beaux et riches Américains dans le manoir voisin, la vie au château en est subitement bouleversée…

 

Dès que j’ai reçu ce livre, sous le sapin Noël dernier, j’ai senti à quel point il était spécial. Pour cette raison, et comme à mon habitude, j’ai choisi de ne pas me précipiter et d’en savourer la perspective pendant quelque mois… le temps que le moment parfait survienne. L’automne, plus que tout autre saison, s’est avéré idéal pour me plonger enfin dans le journal de la jeune Cassandra.

 

Comme je le pressentais, la magie a opéré de la première à la dernière page. Mais, alors que je m’attendais à une romance agréable quoiqu’un peu convenue, je me suis aperçue qu’il n’en était rien: Cassandra est loin de la jeune fille en fleur attendant patiemment le prince charmant. Pleine d’esprit, aussi mature que candide, elle nourrit de grands rêves et refuse de céder à la facilité ou à la médiocrité. Son tempérament curieux et sa vivacité d’esprit l’incitent à se passionner pour l’écriture et la musique, mais aussi à tenter de comprendre le monde, en particulier ses proches.

Sa sœur, Rose, est en cela bien différente d’elle. Aucun centre d’intérêt ne semble susceptible de la faire dévier de son unique objectif: être la plus séduisante et épouser un homme riche afin de mettre un terme à la misère qui l’accable. En effet, la vie de château a beau revêtir un caractère résolument romantique, elle ne parvient pas à dissimuler la pauvreté à laquelle les Mortmain sont réduits: les meubles de valeur ont tous été vendus, les armoires se vident une à une et les vêtements usés ne sont plus remplacés.

Si le modeste salaire de Stephen et ses talents de jardinier permettent tant bien que mal de remplir les assiettes, c’est néanmoins sur le père de famille que reposent toutes les attentes. Homme de lettres reconnu, ce dernier a sombré dans l’inertie la plus totale suite au succès retentissant de son premier ouvrage. Une telle situation désespère Topaz, sa seconde épouse, qui – comble de l’ironie! – se trouve être la muse des plus grands peintres londoniens!

Lorsque deux frères venus d’Outre-Atlantique s’installent dans la propriété voisine, la vie de la maisonnée se voit changée à jamais. Leur exotisme et la sympathie qu’ils témoignent envers les Mortmain sèment l’espoir et ouvrent de nouveaux horizons pour chaque membre de la famille. Mais, alors que les sentiments s’en mêlent, les événements risquent de prendre une tournure pour le moins inattendue…

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Le Château de Cassandra est un roman à la première personne, qui brosse le portrait d’une jeune fille à l’aube de l’âge adulte. Cette chronique familiale se révèle aussi touchante qu’amusante: j’ai beaucoup souri, mais j’ai également ri à gorge déployée, à plus d’une reprise.

Topaz est une belle-mère extraordinaire, loin de la marâtre des contes de fées, et ses répliques sont toutes à la hauteur de son caractère original et hautement théâtral. Cassandra porte un regard lucide et bienveillant sur les excentricités des Mortmain. Si elle semble la plus raisonnable d’entre eux, elle n’en conserve pas moins une imagination foisonnante et une sensibilité exacerbée qui font d’elle un personnage imparfait et attachant.

Je ne connaissais pas Dodie Smith, pourtant auteur des 101 Dalmatiens, mais je compte désormais lire absolument tout ce qu’elle a écrit. J’envisage également – mais avec appréhension – de regarder l’adaptation cinématographique, intitulée Rose et Cassandra et mettant en scène Rose Byrne et Romola Garai.

Le Château de Cassandra est un coup de foudre littéraire comme on en a peu, et si mon avis ne suffit pas à vous convaincre, peut-être que celui de J.K. Rowling sera plus efficace: « Cassandra est l’un des personnages les plus charismatiques que j’aie jamais rencontrés ».

A votre tour de faire sa connaissance!

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[Aime] Loin de la foule déchaînée, Thomas Vinterberg

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Bonsoir à tous! Comme vous le savez sans doute, je n’écris pas souvent d’articles consacrés au septième art. J’aime me laisser emporter par la magie du cinéma, sans nécessairement éveiller mon esprit d’analyse, sans devoir réfléchir à ce que je pourrais rédiger par la suite.

Il arrive néanmoins qu’un film m’inspire tant que les mots s’imposent à moi, que ma critique s’écrive d’elle-même. Ce fut le cas pour Loin de la foule déchaînée. 

 

Dans la campagne anglaise de l’époque victorienne, une jeune héritière, Bathsheba Everdeene, se retrouve à la tête d’une ferme léguée par son oncle. Femme libre et séduisante, elle choisit de s’assumer seule et sans mari, ce qui n’est pas du goût de tous, et certainement pas de ses ouvriers. Bathsheba se laisse le droit de décider de sa vie comme elle l’entend et choisit de ne se marier qu’une fois amoureuse. 

 

Dès les premières minutes, j’ai été littéralement éblouie par la splendeur de la mise en scène. Les décors naturels du Dorset sont à couper le souffle et un travail sophistiqué sur la lumière les met encore davantage en valeur. Le réalisateur alterne les scènes de jour, où un soleil chaud et diffus succède à la brume, et celles de nuit, qui donnent lieu à des clair-obscurs particulièrement intenses et picturaux.

Carey Mulligan as Bathsheba Everdeen and Matthias Schoenaerts as Gabriel Oak in a scene from "Far From the Madding Crowd."

La bande originale de Craig Armstrong m’a elle aussi instantanément séduite. J’ai aimé la sensibilité des cordes et du piano, qui ne se contentent pas d’accompagner mais qui subliment véritablement les émotions des personnages, tout en nous transportant comme par magie dans la campagne anglaise du XIXe siècle.

 

Et c’est tout aussi rapidement que je me suis prise d’affection pour notre héroïne au prénom complexe et mystérieux, Bathsheba. J’ai aimé sa personnalité fantasque et affirmée comme son refus d’appartenir à un époux, dont elle n’a nul besoin. Paradoxalement, son indépendance trouble la gent masculine et la déstabilise. En raison de son mépris des convenances et de sa volonté de n’écouter que son cœur, elle suscite tout autant l’incompréhension que la fascination. Les prétendants accourent, l’indécision amoureuse s’installe: comment choisir entre une vie sentimentale tracée d’avance, une histoire d’amour qui défie les principes et une passion dangereuse, où elle risque de tout perdre?

Alors qu’elle se retrouve propriétaire d’une vaste exploitation, Bathsheba ne délègue nullement ses responsabilités. Au contraire, la jeune femme se retrousse les manches et finit par gagner, à la sueur de son front, le respect du village et de ses employés. Contrainte de s’endurcir, elle tâche de dominer ses sentiments, afin de dissimuler sa propre vulnérabilité.

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J’ai apprécié la complicité qui la lie à sa dame de compagnie, qui la soutient avec beaucoup de discrétion et de douceur. Gabriel, son berger et ami loyal, n’hésite pas, quant à lui, à la contrarier, à la brusquer même, dans le seul but de lui faire entendre raison et de la protéger d’elle-même. Par fierté, toutefois, elle fait la sourde oreille et ne suit pas toujours les conseils, pourtant judicieux, qu’il ne cesse de lui prodiguer.

 

Comme à chaque fois que je la retrouve sur l’écran, j’ai été bouleversée par le jeu tout en nuances de Carey Mulligan. Sans grande démonstration et parfois d’un simple battement de cils, elle parvient à faire résonner la moindre réplique et à rendre au silence toute sa force, toute sa signification. Matthias Schoenaerts est, lui aussi, d’une simplicité et d’une pudeur extraordinaire. Son personnage, toujours sur la réserve, ne révèle ses émotions qu’au détour d’un regard ou d’un sourire retenu.

Du côté des seconds rôles, j’ai été agréablement surprise par Michael Sheen. D’un abord digne, presque inaccessible, le riche voisin qu’il incarne se change en un être particulièrement touchant lorsqu’il confie ses blessures, son désespoir. Quant à Juno Temple, malgré la rareté de ses apparitions, je l’ai trouvée d’une présence étonnante.

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En conclusion, je ne peux que vous recommander de découvrir au plus vite cette sublime adaptation du classique de Thomas Hardy, dans lequel j’ai désormais hâte de me plonger!

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[Lis] Le secret de la manufacture de chaussettes inusables, Annie Barrows

Adaline Bowman (Blake Lively) in a scene from THE AGE OF ADALINE, directed by Lee Toland Krieger. In cinemas April 16, 2015. An Entertainment One Films release. For more information contact Claire Fromm: cfromm@entonegroup.com

Bonsoir, chers lecteurs! Je vous propose aujourd’hui une note de lecture consacrée à mon coup de cœur de la rentrée. Ne vous laissez pas décourager par son titre français à rallonge: ce roman est tout bonnement extraordinaire!

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Ete 1938. Layla Beck, jeune citadine fortunée, refuse le riche parti que son père lui a choisi et se voit contrainte, pour la première fois de sa vie, de travailler. Recrutée au sein d’une agence gouvernementale, elle se rend à Macedonia pour y écrire un livre de commande sur cette petite ville.
L’été s’annonce mortellement ennuyeux… jusqu’à ce qu’elle tombe sous le charme de l’excentrique famille Romeyn chez qui elle séjourne. 
De soupçons en révélations, Layla va changer à jamais l’existence des membres de la communauté, et mettre au jour vérités enfouies et blessures mal cicatrisées.

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Si le nom d’Annie Barrows ne vous est pas inconnu, c’est certainement en raison de son incontournable best seller, Le Cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates, co-écrit avec sa tante et sorti en 2008.  Je garde un souvenir impérissable de ce récit à l’atmosphère vintage et aux personnages inoubliables. La barre était donc placée très haut au moment de découvrir ce second roman… Et, vous vous en doutez désormais, je n’ai pas été déçue!

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Le secret de la manufacture – dont je préfère mille fois le titre anglais, The truth according to us – s’ancre dans un contexte historique bien particulier, puisqu’il se déroule dans l’entre-deux guerres, lors de la Grande Dépression. Son cadre géographique, quant à lui, est purement fictionnel: en effet, la bourgade de Macedonia, en Virginie Occidentale, n’existe que dans l’imagination de l’auteur!

Cela m’a surprise, tant ses habitants, ses petits commerces et ses curiosités naturelles la font paraître résolument authentique. C’est par l’intermédiaire du personnage de Layla, fraîchement envoyée en mission sur place, que nous découvrons le passé historique de la ville ainsi que ses grandes familles. Si certaines ont conservé, malgré la Dépression, leur prestige d’antan, d’autres semblent souffrir davantage de ces tragiques événements. C’est le cas des Romeyn, chez qui Layla prend pension.

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Tout comme cette dernière, le lecteur se prend rapidement d’affection pour cette fantasque tribu, qui vit pratiquement en permanence sous le même toit. Willa, dont la voix nous guide par intermittence, est une fillette brillante et curieuse, qui souffre des absences de son père, l’insaisissable Félix.  Elle se met à le suivre à la trace, sans autre intention que celle de se rapprocher de lui… et sans aucune conscience des conséquences.

Elle est élevée par sa tante, Jottie, personnage attachant et peu conventionnel, qui tente de surmonter une inconsolable peine de cœur pour fournir un foyer stable et heureux à Willa et à sa soeur, Bird. Jottie est secondée dans cette vaste tâche par les jumelles, Mae et Minerva, et par son second frère, le raisonnable Emmett.

Si la famille est soudée, fusionnelle, son équilibre est mis en péril par de lourds secrets qui menacent de voir le jour… L’amour que ses membres se portent aura-t-il raison des blessures du passé?

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Je vous conseille vivement cette lecture, qui m’a charmée par ses personnages pleins d’esprit, son humour subtil et son irrésistible charme à l’ancienne!

 

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[Lis] Un lieu béni, Fannie Flagg

Comme vous le savez peut-être déjà, Fannie Flagg fait partie de mes auteurs américains favoris. Je crois que c’est l’un des rares écrivains à manier avec tant de justesse les bons sentiments. Ses romans ne sont jamais faciles, grotesques ou cousus de fil blanc et ils apportent un réconfort bienvenu à leurs lecteurs. Un lieu béni ne fait pas exception à la règle!

Comment réparer l’irréparable ? Condamné par son médecin, Oswald T. Campbell quitte Chicago pour les cieux plus cléments de Lost River, en Alabama.

Dans ce petit village oublié, le facteur fait sa tournée en bateau, le propriétaire du magasin général a pour associé un oiseau rouge taquin, confident d’une petite orpheline, et de sympathiques commères ont fondé une société secrète qui multiplie les actes de bienfaisance.

La vie grise et malchanceuse d’Oswald prend soudainement une tournure inattendue..

Avant de vous faire part de mes impressions, je préfère vous communiquer une mauvaise nouvelle: aussi absurde que cela puisse paraître, ce merveilleux roman n’est plus édité et il se vend, en seconde main, à des prix très élevés. Rassurez-vous toutefois, il est possible de le trouver en bibliothèque publique – mais ne tardez pas s’il vous intéresse, car les romans de plus de dix ans finissent par être retirés des collections.

Et cela serait une regrettable erreur car Un lieu béni est une lecture formidable! Durant les premiers instants, j’ai pourtant été déstabilisée: un personnage principal au masculin, vivant dans la grisaille d’une métropole? Voilà qui est inhabituel pour cet auteur!

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Mais comme l’annonce la quatrième de couverture, un changement de décor s’opère rapidement et nous revoilà sous le soleil d’Alabama, dans une petite ville idyllique qui respire l’harmonie et la douceur de vivre. Je me suis instantanément prise d’affection pour ses habitants hauts en couleur, pour leur bienveillance et leur générosité.

Mais ce charme d’antan et cette végétation luxuriante cachent une vérité parfois moins rose. En effet, à Lost River, on mène des combats personnels, des blessures tardent à guérir et un conflit oppose même les deux communautés qui y vivent.

C’est là l’une des plus belles qualités de Fannie Flagg: elle parvient à offrir des histoires légères, mais jamais superficielles. Elle n’hésite pas à aborder des questions de fond, sans se départir de son optimisme communicatif.

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En conclusion, si vous avez la chance de croiser la route d’un exemplaire d’Un lieu béni, n’hésitez pas un seul instant! Ce roman m’a fait sourire comme il m’a émue, et j’en garderai un souvenir de lecture véritablement unique.

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[Lis] Ce qui était perdu, Catherine O’Flynn

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Bonjour à tous! J’espère que vous survivez à cette vague de chaleur et que vous en profitez pour rester à l’ombre et pour lire de bons romans. C’est en tout cas ma stratégie, et elle s’avère imparable contre les coups de soleil et les insomnies!

Je remercie donc la canicule pour la superbe découverte dont je vais vous parler aujourd’hui…

1984. Kate Meaney est une petite fille hors du commun. Au lieu de fréquenter des enfants de son âge, elle joue les apprenties détectives avec sa peluche dans les rues de Birmingham et les allées de Green Oaks, le tout nouveau centre commercial. Le reste du temps, elle s’amuse avec Adrian, son seul ami – un jeune homme attachant qui travaille dans un magasin du quartier -, à scruter les clients et imaginer leurs troubles secrets. Jusqu’au jour où elle disparaît…

2003. Depuis des années, Kurt, agent de sécurité, contemple les masses somnambuliques venues tromper leur solitude dans l’immense piège de verre du centre commercial. Une nuit, il aperçoit l’image furtive d’une petite fille sur un écran de contrôle. Lisa, employée chez un disquaire, trouve quant à elle une peluche dans un couloir de service. Ensemble, ils se lancent à la recherche de la fillette. Dans les entrailles labyrinthiques de Green Oaks, ils vont tenter de retrouver ce qui était perdu: l’enfance, l’innocence, l’envie de vivre. Dans ce premier roman polyphonique, émouvant et drôle, Catherine O’Flynn file une inquiétante métaphore sur le monde dans lequel nous vivons.

A l’heure où je vous écris, je viens de tourner la dernière page de ce roman et j’en suis encore bouleversée. Je vais tâcher de dépasser ma vive émotion afin de vous faire part de ce qui m’a tant séduite.

En premier lieu, je suis instantanément tombée sous le charme de Kate. J’adore les personnages de petites filles atypiques, brillantes et rebelles, et notre apprentie détective correspond indéniablement à ce profil. Orpheline et sans repères, elle fait de sa solitude une force en se lançant dans une observation minutieuse de son quartier et de Green Oaks, le centre commercial où elle passe ses après-midis.

L’auteur joue avec nos sentiments car à peine nous sommes nous attachés à cette héroïne hors du commun que celle-ci se volatilise. La construction du roman révèle alors toute sa subtilité et nous découvrons, par bribes, par des éclairages parfois très brefs, les points de vue de ceux qui, eux, continuent à errer dans la galerie marchande.

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Deux d’entre eux se distinguent: il s’agit de Kurt, l’agent de sécurité narcoleptique, et de Lisa, responsable fantoche du disquaire local. Nous les suivons, en alternance, dans leurs existences aussi étriquées que médiocres. A l’image de Kate, nous faisons de Green Oaks un observatoire des comportements humains comme de l’évolution de notre société. Et le constat n’est pas brillant.

Pour autant, Catherine O’Flynn parvient à faire preuve, au cœur d’une telle grisaille, d’un humour, certes teinté de cynisme, mais de nature à dédramatiser les situations les plus obscures. Toutefois, ce qui est encore plus précieux et révélateur de son talent d’écrivain, c’est sa manière d’insuffler une signification à toute chose ainsi qu’un sentiment d’espoir communicatif.

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En conclusion, sans perdre de vue son caractère unique, Ce qui était perdu m’a rappelé la profondeur de Swamplandia, le ton de Dans les coulisses du musée et le côté doux-amer de La singulière tristesse du gâteau au citron.  C’est un immense coup de cœur que je ne peux que vous recommander!

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