[Lis] Eleanor & Park, Rainbow Rowell

Bonsoir, chers lecteurs ! Le temps file et le moins que l’on puisse dire est que je n’ai pas été très prolifique… L’année scolaire touche à sa fin, ce qui correspond à une période très chargée sur le plan professionnel. J’ai lu, beaucoup. J’ai écrit largement moins.

Je rattrape toutefois un peu de mon retard aujourd’hui, en vous proposant mon retour sur un roman qui a séduit les (jeunes) lecteurs du monde entier : il s’agit d’Eleanor & Park de Rainbow Rowell.

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1986. Lorsque Eleanor, nouvelle au lycée, trop rousse, trop ronde, s’installe à côté de lui dans le bus scolaire, Park, garçon solitaire et secret, l’ignore poliment. Pourtant, peu à peu, les deux lycéens se rapprochent, liés par leur amour des comics et des Smiths… Et qu’importe si tout le monde au lycée harcèle Eleanor et si sa vie chez elle est un véritable enfer, Park est prêt à tout pour la sortir de là.

Au moment de me plonger dans cette lecture, j’en avais déjà, inévitablement, beaucoup entendu parler. J’ai néanmoins été prise d’un doute : en effet, j’ignorais jusqu’alors qu’il s’agissait d’un roman à deux voix. Son titre, pourtant, vendait en quelque sorte la mèche ! Si j’éprouve une réticence à l’égard de ce type de construction littéraire, c’est parce que, bien souvent, je ne peux m’empêcher de m’attacher davantage à l’un des deux protagonistes, ce qui m’incite progressivement à me désintéresser d’une moitié de l’intrigue.

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Fort heureusement, Rainbow Rowell évite cet écueil en instaurant deux personnages principaux aussi convaincants, aussi touchants, aussi beaux l’un que l’autre. C’est d’ailleurs en cela que réside, selon moi, toute la force de l’ouvrage.

Parks est un adolescent presque ordinaire. Issu d’une famille heureuse et aisée, il est intégré, sans être populaire. Au fond de lui, toutefois, la confusion règne : ses centres d’intérêt et sa personnalité rêveuse en font un électron libre et une source de déception permanente pour son père.

Eleanor, quant à elle, vit auprès d’une mère irresponsable et d’un beau-père abusif, et passe le plus clair de son temps terrée dans la chambrette insalubre qu’elle partage avec ses frères et sœurs. Lorsqu’elle débarque dans sa nouvelle école, avec sa chevelure incandescente et ses tenues improbables, elle devient instantanément le souffre-douleur des autres lycéens. Seul Parks, sensible à sa détresse, lui tend la main dans le bus scolaire, en l’invitant à partager sa banquette attitrée.

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Chaque jour, ils se retrouveront côte à côte, le temps d’un court trajet. D’abord murés dans un silence parfois hostile, les deux adolescents lieront peu à peu, presque malgré eux, connaissance. En dépit de leurs différences, bravant le regard des autres et le poids de l’interdit…

Si ma découverte de ce titre paru en 2014 est un peu tardive, elle n’en demeure pas moins extrêmement enthousiaste. Mes attentes étaient singulièrement élevées, tant les échos à son sujet étaient élogieux, mais cela n’a en rien altéré mes impressions. Je me suis surprise, dès les toutes premières pages, à tomber sous le charme de cette histoire d’amitié, d’amour, aussi authentique qu’atypique.

Les thématiques du harcèlement, de l’identité et de l’estime de soi sont traitées avec beaucoup de justesse, et l’issue du roman parvient, sans se départir de son intelligence ni de sa pudeur, à nous émouvoir. Je vous recommande chaudement cette lecture et je suis impatiente de découvrir l’autre grand succès de l’auteur, Fangirl.

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[Lis] Les Vivants, Matt de la Peña

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Bonsoir à tous! Entre deux articles consacrés à la bande dessinée, je vous écris cette fois au sujet d’un titre que j’avais hâte de découvrir: il s’agit du roman Les vivants, de Matt de la Peña.

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Shy a choisi ce job d’été pour mettre des sous de côté. Quelques mois à bord d’un luxueux navire de croisière vont lui permettre d’engranger les pourboires. Que demander de mieux ? Des bikinis à ne plus savoir où regarder, des buffets à volonté, et peut-être même une fille ou deux…

Mais lorsque le tremblement de terre le plus destructeur jamais enregistré dévaste la Californie, le destin de Shy bascule. Et ce séisme n’est que le premier d’une longue série de désastres. Bientôt, ceux qui sont encore en vie devront se battre pour le rester…

Si j’étais aussi impatiente de me plonger dans cette lecture, c’est en raison de la forte impression que m’avait fait son auteur. Rappelez-vous, au mois de décembre dernier, je découvrais Matt de la Peña grâce à son excellente contribution au recueil de Noël intitulé Minuit!.

Je m’étais alors renseignée sur ses autres écrits et Les Vivants – le seul de ses ouvrages alors traduit en français – semblait faire l’unanimité sur la toile. De plus, la quatrième de couverture m’apprenait que le personnage principal de ce best seller était également celui de la nouvelle qui m’avait tant enthousiasmée. Il n’en fallait pas davantage pour attiser ma curiosité!

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Pourtant, c’est un avis en demi-teinte que je m’apprête à vous livrer aujourd’hui. Certes, ce roman possède d’indéniables qualités, mais je ne suis pas sûre qu’elles parviennent à faire oublier les éléments qui, eux, m’ont déçue.

J’ai, d’une part, beaucoup apprécié le sous-genre de ce roman, qui m’a semblé l’équivalent littéraire des films catastrophes, dont je raffole au cinéma. Je n’avais jamais rien lu de semblable et je reconnais l’originalité d’un tel parti pris. L’écriture est agréable et elle parvient tout naturellement à nous plonger dans une atmosphère inquiétante, voire apocalyptique.

Malheureusement, j’ai, d’autre part, achevé cette lecture avec quelques regrets. Mon premier grief concerne le manque de rythme que j’ai ressenti durant les 150 premières pages. Une introduction tardive de l’élément perturbateur m’aurait semblé pertinente si elle avait été profitable à la construction des personnages…

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Ce n’est regrettablement pas le cas ici: les membres de l’équipage m’ont paru parfaitement interchangeables et Shy, lui-même, manquait à mes yeux cruellement de consistance.

A cette lenteur s’ajoute un autre défaut majeur: le suspense que tente d’instaurer Matt de la Peña s’est avéré, dans mon cas, complètement manqué. J’ai compris beaucoup trop tôt où l’intrigue nous menait. La révélation, conçue comme le point d’orgue du roman, m’a dès lors semblé quelque peu laborieuse.

J’ai malgré tout apprécié cette découverte littéraire et l’univers particulier dans laquelle l’auteur immerge son lecteur. Toutefois, alors que la suite vient de paraître, je ne suis pas convaincue de poursuivre ma lecture…

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[Lis] Sweet Mama’s Café, Elaine Hussey

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Bonjour à tous! Aujourd’hui, je remonte le temps afin de vous parler d’une lecture qui n’est pas ma dernière en date, mais que j’avais néanmoins envie de mettre à l’honneur sur le blog. Il s’agit de Sweet Mama’s Café, d’Elaine Hussey.

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1969, Biloxi.
Le Sweet Mama’s Café. C’est là qu’on peut déguster le meilleur cobbler du Mississippi, cette délicieuse pâtisserie que Sweet Mama, soixante-quinze ans, confectionne depuis cinq décennies. C’est là aussi que vit Sis Blake, auprès de la figure lumineuse et protectrice de sa grand-mère. Un endroit où la jeune femme peut oublier la dureté de la vie, et les responsabilités qui pèsent sur ses épaules depuis ses quatorze ans, depuis la mort de ses parents.
Jusqu’au jour où Sis fait une découverte bouleversante, dans le jardin de Sweet Mama… Pour percer ce mystère et découvrir ce qui est arrivé bien des années plus tôt, elle va devoir plonger dans le passé de sa famille, et arracher au silence les secrets qu’on lui a cachés.

Si vous connaissez mes goûts littéraires, vous comprendrez aisément que ce roman ne pouvait qu’atterrir entre mes mains : il propose en effet une combinaison gagnante de tous les critères susceptibles de me séduire! Mais, comme pour le cobbler, encore fallait-il que ces ingrédients soient dosés avec subtilité, histoire d’éviter l’écœurement…

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Ce qui m’a attirée vers ce titre, en premier lieu, c’est son cadre. C’est l’un de mes péchés mignons de lectrice: je suis incapable de résister à une bonne histoire se déroulant dans le sud des Etats-Unis! Elaine Hussey, qui  a grandi dans une ferme du Mississippi, décrit avec talent sa région natale, où l’arme de prédilection contre l’étouffante chaleur n’est autre qu’un grand pichet de thé glacé bien sucré.

En dépit de son charme évident, Biloxi ne se réduit pas à un décor de carte postale. Cette station balnéaire aux façades colorées est sujette aux tempêtes et aux ouragans les plus violents. Ces conditions climatiques entrent en résonance avec le moment charnière de l’existence où se trouve les protagonistes du roman. Pour chacun d’eux, un coup de tonnerre semble imminent. Reste à savoir s’il sera salvateur ou, au contraire, s’il dévastera tout sur son passage…

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Ce sont justement les personnages qui contribuent, selon moi, à la magie de l’ouvrage. Sis, comme l’indique son surnom, incarne la grande sœur responsable qui veille sur ses proches et les protège jalousement, quel que soit leur âge. Emily, de dix ans sa cadette, est d’un naturel plus insouciant et fleur bleue. C’est elle qui a repris la cuisine du café, depuis que l’état de santé de sa grand-mère décline et que sa mémoire se fait chaque jour plus défaillante.

Sweet Mama peut, fort heureusement, compter sur la sympathique Beulah, son amie et alliée de toujours. Mais l’amour et la bienveillance dont ces femmes font preuve suffiront-ils à guérir Jim de ses blessures physiques et psychiques, alors qu’il vient tout juste de rentrer du Vietnam? Ensemble, parviendront-ils à triompher de l’adversité et à tirer un trait sur un passé aussi secret que douloureux?

En conclusion, si les personnages touchants et la force des relations familiales vous intéressent, je vous recommande vivement ce roman!

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[Lis] L’été où je suis devenue jolie, Jenny Han

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Bonjour à tous! Comme vous le savez déjà si vous me suivez sur Facebook, j’ai accumulé un retard dramatique dans mes notes de lecture.

Il aurait sans doute été plus sage de vous parler aujourd’hui du livre se trouvant en première position dans la file d’attente… mais comme je ne suis pas quelqu’un de raisonnable, j’ai plutôt choisi le tout dernier: L’été où je suis devenue jolie.

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Comme chaque été, Belly, sa mère et son frère passent l’été dans la maison de vacances où séjournent également une amie de la famille, Susannah, et ses deux fils, Conrad et Jeremiah. 

Sous le soleil éclatant, les nuages pointent à l’horizon : Belly tombe amoureuse de l’indifférent Conrad qui accumule les conquêtes sous ses yeux. Et entre les pichets de thé glacé, les baignades nocturnes, le sel de l’océan sur la peau, un drame couve. Belly dont le cœur bat la chamade, sent que quelque chose va changer, pour toujours…

Si j’ai acheté ce roman, c’est avant tout pour son auteur, Jenny Han, que j’apprécie beaucoup depuis que j’ai lu A tous les garçons que j’ai aimés et le recueil Minuit!, dont elle a signé l’une des nouvelles. Je savais que ce titre était son principal best-seller, c’est pourquoi, en le trouvant de seconde main, je n’ai pas hésité un seul instant. Pour tout vous dire, avant de l’ouvrir, je n’en ai même pas lu la quatrième de couverture!

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Ma confiance aveugle a, heureusement, été récompensée. J’ai tout bonnement dévoré d’une traite le premier volume de ce qui, renseignements pris, s’est avéré une trilogie. Le second tome a déjà rejoint ma collection… mais je pense me le réserver pour le mois de juillet, car il fera une lecture de vacances idéale!

En effet, L’été où je suis devenue jolie offre une parenthèse légère et ensoleillée en ce frileux début de printemps. Nous faisons la connaissance d’Isabel, que tout le monde surnomme Belly, alors qu’elle entre de plein pied dans l’âge terrible de l’adolescence. Rien ne lui est épargné: changements physiques, déceptions amicales, premiers émois amoureux, mais aussi premiers adieux…

L’originalité du roman tient dans sa construction: si l’intrigue principale se déroule alors que Belly est sur le point de fêter ses seize ans, les chapitres nous replongent dans ses souvenirs des années précédentes. Cette approche chronologique particulière peut surprendre, mais elle permet de connaître davantage les personnages et, surtout, les relations qui se nouent entre eux, été après été.

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J’ai retrouvé avec plaisir l’écriture fluide et efficace de Jenny Han. Elle offre une voix personnelle à son héroïne qui se révèle, au fil des pages, à la fois mature et pétrie de doutes. Jeremiah et Conrad sont aussi différents que deux frères peuvent l’être, mais j’ai aimé que l’auteur n’instaure aucune rivalité caricaturale entre eux. Steven est sans doute l’élément faible du quatuor. J’espère le voir prendre plus de consistance dans les deux épisodes à venir.

J’ai été touchée par l’amitié inébranlable qui lie Laurel et Susannah. J’ai particulièrement apprécié ces personnages de femmes solidaires, avec leurs approches contrastées et complémentaires de la maternité qui les rendent toutes deux essentielles aux yeux de Belly. Leur vie rythmée par le soleil, dans cette maison en bord de mer où les grains de sable recouvrent le parquet, m’a laissée rêveuse.

Je n’en dirai pas davantage, si ce n’est que j’ai hâte d’emporter L’été où je t’ai retrouvé dans ma valise! Je ne manquerai pas de revenir vers vous afin de vous faire part de mes impressions!

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[Lis] Anne… La maison aux pignons verts, Lucy Maud Montgomery

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Bonsoir à tous! Quelle joie de prendre la plume ce soir pour vous parler de ma rencontre avec une héroïne hors du commun, la jeune et pétillante Anne Shirley. Certains d’entre vous connaissent sans doute déjà cette série de romans signée par Lucy Maud Montgomery tant ils font partie des classiques de la littérature de jeunesse. Pour les autres: voici une séance de rattrapage bien nécessaire!

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Anne Shirley, petite fille rousse aux yeux verts, est orpheline. Sa nouvelle famille d’accueil réside à Avonlea, sur l’Ïle-du-Prince-Édouard. C’est ainsi qu’elle entre dans la vie de Matthew Cuthbert et de sa soeur, Marilla, dont elle vient bouleverser les habitudes. Rêveuse, bavarde, espiègle, son imagination débordante lui jouera bien des tours, mais sa personnalité attachante lui vaudra l’affection de tous.

Cela fait des années que La maison aux pignons verts figure en bonne place sur la liste des ouvrages qu’il me tarde de découvrir. Mais, à force d’en voir les différentes éditions, toutes plus adorables les unes que les autres, et d’en lire les critiques unanimement élogieuses, j’ai eu l’occasion de développer des attentes de lecture tout particulièrement élevées!

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Et je suis enchantée de vous apprendre que ma première approche de cette attachante saga canadienne n’a pas été frappée du sceau de la déception. Bien au contraire: comme tant d’autres avant moi, je suis tombée en amour avec cette orpheline au caractère aussi flamboyant que la chevelure.

Pourtant, les premières pages m’ont réellement étonnée. En effet, le style de l’auteur, richement descriptif et foisonnant de menus détails, a nécessité dans mon cas un temps d’adaptation. L’autre élément de surprise est indéniablement la personnalité haute en couleurs d’Anne… ainsi que ses bavardages incessants! Je me sentais presque littéralement étourdie par la passion dont elle faisait preuve lors de ses interminables monologues.

A l’image de Marilla et de Matthew, j’ai toutefois été touchée par le triste parcours de cette enfant, ballottée d’un foyer sans amour à un autre, et c’est sans surprise que j’ai finalement succombé au charme de son imagination hors du commun.

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Au-delà d’un trait de caractère charmant, cette créativité est avant tout, pour notre exubérante héroïne, un véritable radeau de survie qui l’a longtemps empêchée de céder à la morosité. Son arrivée dans l’enchanteur village d’Avonlea lui permet d’échapper à son funeste destin, de rencontrer de précieuses âmes soeurs et de faire de ses rêves une réalité.

Enfin, si ce premier volume m’a émue, il m’a surtout beaucoup amusée. Tout aussi brillante qu’elle soit, Anne semble avoir le chic pour multiplier les maladresses et enchaîner les plus improbables bévues. Elle peut fort heureusement compter sur ses nouvelles amies de cœur et sur les Cuthbert pour la sortir des mauvais pas dont elle s’avère rapidement coutumière!

Anne… La maison aux pignons verts est un roman d’apprentissage qui n’a pas usurpé sa grande renommée. Je vous le recommande mille fois!

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[Lis] L’homme parfait est québécois, Diane Ducret, par le Vert Lisant

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Une fois n’est pas coutume, ce soir, le Vert Lisant voit rouge… Découvrez pourquoi en lisant sa dernière critique!

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 Je m’étais replongé dans la littérature canadienne française quand ce livre est sorti de presse. Le titre promettait une lecture amusante, le quatrième de couverture assurait que la romancière revisitait le « mythe du Prince Charmant ». Prudent je consulte internet et je découvre, de suite, la critique élogieuse qu’un hebdomadaire réputé sérieux venait de publier : on y parle d’un livre spirituel, amusant, léger. Sur foi de quoi, j’achète et je commence à lire avec l’espoir de passer quelques moments agréables… Et puis, patatras, je tombe sur un florilège d’inepties rédigé dans un style où la forme ne rattrape pas le fond. Suivez-moi !!

 

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   L’héroïne de ce roman est célibataire bien qu’elle ait, à plusieurs reprises, essayé de ne plus l’être, ce qui nous vaut une panoplie d’hommes qui sont entrés dans son existence pour en sortir plus ou moins vite. La voilà qui pense entrer au couvent, et puis, quand même, non ! Enfin, heureux hasard, elle rencontre, à l’occasion d’une exposition de tableaux, le peintre en personne ; il est québécois, il est beau, charmant, séduisant. On noue une conversation, on la poursuit, plus tard dans un estaminet. Il lui avoue qu’il a des motons dans la gorge [fort peiné] car leur belle relation s’achève : il doit retourner au Québec le lendemain. Là-dessus, on se quitte, et, comme elle va prendre sa voiture, il lui demande si elle chauffe [conduit] depuis longtemps.

 

L’homme parfait s’exprime, aussi, en joual.

 

     Mais tout n’est pas perdu ! Rapidement, il lui demande de le rejoindre au Québec pour passer ensemble une semaine. Il l’attend à la porte de l’aéroport, l’habille et botte chaudement : on est en plein hiver et puis, en voiture pour découvrir sa maison, c’est-à-dire le cliché de « ma cabane au Canada » : faite en rondins avec, à l’arrière-plan : un lac, gelé certes, mais un lac quand même. On entre, elle admire, accrochée dans le hall d’entrée une tête d’orignal et découvre qu’il fait aussi froid à l’intérieur qu’à l’extérieur. On s’enveloppe de couvertures, dans le salon et puis au lit. Mais, ce sera chaste parce que (1) elle est dans une « mauvaise » semaine. Elle utilise les toilettes, mais la chasse est gelée (1), je vous passe les détails, mais elle s’en trouve terriblement gênée.  Bonne fille, elle prépare le petit déjeuner, demande à son hôte s’il a du bacon, celui-ci comprend [argent] et répond qu’il en a pas mal. Elle s’étonne parce que le frigo est vide.

    Enfin, chose promise, chose due : la promenade en traîneau. Les voilà assis, elle, son ami et le guide qui tient solidement les rênes, mais… les chiens puent et se soulagent en cours de route (1). Le peintre se saisit des rênes, ne peut éviter un cahot et la voila partie pour un vol plané qui se termine dans un tas de neige. Fini la balade romantique, d’autant plus que le Québécois doit aller chercher son fils : il est divorcé et c’est sa semaine de garde. On va faire des achats, l’enfant fait des niches dans le magasin, notre homme revient avec des paquets, demande si son fils n’a pas été tannant [insupportable], puis déclare qu’il va mettre les sacs dans la malle arrière de son char [le coffre de sa voiture]. Elle tout heureuse de voir qu’il n’y avait pas de blindé sur le parking.

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     Vient l’inévitable soirée avec les amis. Après leurs questions stupides à son sujet, viennent aussi et le repas et les libations ; le langage devient de moins en moins châtié, il emprunte de plus en plus au joual avec diverses expressions vulgaires ; notre héroïne, n’est pas en reste : « les gros mots sont, en France, comme des signes de ponctuation » (sic)

    La promenade « romantique » en traîneau s’étant mal terminée, pourquoi pas une balade en  »ski doo » [une marque de motoneige] et sans vêtements pour que ce soit plus amusant. Inévitablement, à mi-parcours, l’engin tombe en panne ; elle suggère d’appeler non pas un mécanicien (comme l’on s’y attendrait) mais un dépanneur [épicier], notre Québécois n’a pas le temps de s’étonner car sort du bois un orignal qui fait mine de charger. La motoneige consent à redémarrer et retour à la maison.

   Mais, le lendemain, il faut reconduire l’enfant chez sa mère. Comme notre peintre a de la fièvre, c’est notre héroïne qui le ramènera. Ce sera sans problème grâce au gps. La mère est avenante et plutôt gironde. Les deux femmes bavardent et, avant de se quitter, cette dernière confesse qu’elle avait peur qu’elle la trouve plate [stupide]. Sur le chemin de retour, le gps meurt, elle s’égare, échoue dans un village où elle demande son chemin à un homme. Mais c’est à « outsiplou », lui dit-il en ajoutant qu’il est « maître coq » ; elle est tombée sur un Belge !! qui lui indique la bonne voie à suivre.

    La semaine s’achève, elle boucle ses valises, c’est bientôt le retour à Paris, mais comme il a fini par lui parler, à mi-mot, de mariage, il lui offre un cadeau : une bague de fiançailles ? Un jonc en or ? Pensez-vous, un « capteur de rêves » qu’elle pourra accrocher au-dessus de son lit en pensant à lui. Et puis, la voilà dans un avion prêt à décoller, c’est alors qu’ il lui envoie un dernier sms : il lui demande…. sa recette pour faire cuire les œufs à la coque !!!

    Et puis, surprise, devinez qui vient occuper le siège à côté de notre héroïne ! Mais, oui ! Le Belge si aimable… et si c’était lui l’homme parfait ?


 

(1)  elle ne nous épargne, vraiment, aucun détail.

 

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Commentaires

 

Réglons d’abord un problème : pas plus qu’un Wallon ne sort un belgicisme toutes les 10 phrases pas plus un Québécois ne s’exprime en joual à tout bout de champ (je vous en ai épargné les 9/10e cités dans le livre).

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Venons en au récit : d’abord : la panoplie d’amants, cela pourrait être amusant si c’était raconté de manière très spirituelle et non comme l’énoncé d’un catalogue. Au Québec, à présent : inviter une « amie » pour une seule semaine, en plein hiver, par moins 20/moins 30, précisément la semaine où il a la garde de son fils, l’homme idéal n’est vraiment pas futé. La tête d’orignal dans le hall d’entrée : il faut le vouloir vu ses dimensions et puis, il n’y a de hall d’entrée ni dans les maisons ni dans les appartements : on pénètre directement dans la salle de séjour. Ensuite : il n’y a aucun Québécois qui laisserait sa maison sans un minimum de chauffage sous peine de voir tous ses tuyaux d’eau exploser, il suffit qu’il règle le thermostat en conséquence. Venons-en à la promenade en traîneau : deux clics sur Internet en montrent des photos : le siège étroit, très proche du sol, ne peut accueillir qu’une seule personne, mi-assise, mi-couchée, le guide se place en dehors, à l’arrière et, surtout, il ne tient pas de rênes, car les chiens obéissent à ses commandements. Enfin sortir sans vêtement par moins trente, c’est vouloir un suicide très douloureux et rapide, alors décrire une ballade en motoneige, sans aucun vêtement, relève de la plus pure affabulation.

 

Le roman veut-il jouer sur l’incompréhension, les méprises qu’occasionnent les mots et expressions en joual, veut-il faire « couleur locale » (en accumulant des erreurs) ??  On a connu Diane Ducret mieux inspirée. Enfin, le style quelconque, parfois vulgaire ne rachète rien. Etais-je le seul à avoir un avis aussi défavorable ? Par acquit de conscience, j’ai jeté un coup d’œil chez Babelio, l’œuvre n’y reçoit qu’une étoile sur cinq, le commentaire semble signifier que son auteur aurait mis moins si cela avait été possible.

 

Inutile de vous dire que je ne vous recommande pas ce roman.

 

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[Lis] Aurora Teagarden – 1. Le club des amateurs de meurtres, Charlaine Harris

Bonjour à tous! J’espère que vous vous portez bien et que la tempête des derniers jours ne vous a pas causé trop de tracas. En ce qui me concerne, je me trouvais à l’étranger, mais un vent intense était également de la partie.

Aujourd’hui, c’est décidé: je reste à la maison, j’allume une bougie parfumée et je vous écris à propos du premier volume d’une saga policière que je viens de découvrir!

Chaque petite ville a ses mystères et Lawrenceton, en Georgie, n’échappe pas à la règle. Le club des Amateurs de meurtres se réunit une fois par mois pour étudier de célèbres cold cases. Pour Aurora Teagarden, jeune bibliothécaire, c’est un passe-temps aussi agréable qu’inoffensif… Jusqu’au jour où elle découvre le corps sans vie d’une des membres du cercle.

Étrangement, la scène du crime ressemble à une ancienne affaire. Des fidèles du club sont assassinés et ces meurtres ont des allures de copycat. Tous les membres, y compris Aurora, sont des coupables plausibles, et des victimes potentielles. Qui se cache derrière ce jeu macabre ?

Si vous êtes un peu observateurs, vous aurez constaté que je ne lis jamais de polar car, autant j’apprécie le genre sur grand écran, autant, au moment d’ouvrir un roman, je recherche avant tout la détente et l’évasion. En tant que lectrice nocturne, j’ai tendance à fuir les univers qui risqueraient de venir me hanter pendant mon sommeil!

Pourtant, Le club des amateurs de meurtres est parvenu à éveiller mon intérêt, et pour une raison toute simple: j’ai vu, et apprécié, le téléfilm Hallmark inspiré par les romans. J’ignorais alors qu’il s’agissait de l’adaptation d’une série littéraire en huit volumes dont Charlaine Harris, plus connue pour avoir écrit La communauté du Sud, était l’auteur!

J’ai retrouvé dans ce premier tome chacun des éléments qui m’avaient séduite dans la version télévisée. Tout d’abord, la narratrice n’a rien d’un lieutenant de police ou d’un détective privé: Aurora, que tout le monde surnomme Roe, est une bibliothécaire tout ce qu’il y a de plus ordinaire… à une exception près: durant son temps libre, la jeune femme se passionne pour les affaires criminelles non résolues!

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Si un tel loisir peut surprendre, il n’a rien de très excentrique à Lawrenceton où un authentique Club des amateurs de meurtres a vu le jour et permet, lors de ses assemblées, à un participant de présenter une enquête qu’il soumet ensuite au débat. Le cercle passe alors au crible le moindre indice, la moindre zone d’ombre et élabore de nouvelles hypothèses au sujet des plus inquiétants tueurs en série de l’histoire!

Leur expertise est toutefois mise à l’épreuve lorsque l’un des membres est retrouvé assassiné, quelques minutes avant l’ouverture d’une réunion du club. Rassemblés sur les lieux du drame, les amateurs de meurtres deviennent alors les suspects de cette angoissante partie de Cluedo. Le mobile est-il le règlement de compte? Ou s’agit-il, au contraire, d’un crime passionnel?

Rien n’est moins sûr pour Aurora qui, alors qu’elle se remet à grand peine de cette macabre découverte, est subitement assaillie par un sentiment de familiarité. C’est indéniable: le meurtre reproduit trait pour trait l’affaire qui faisait l’objet de l’exposé du jour! Et il n’est que le premier d’une longue série…

Le roman pourrait alors prendre la voie du policier traditionnel, mais entre la vie de la bibliothèque, celle du voisinage et les hésitations sentimentales de notre héroïne, l’intrigue mêle mystère et romance pour une lecture aussi légère qu’imprévisible.

Les puristes pourraient ne pas y trouver leur compte, mais en ce qui me concerne, j’ai déjà hâte de me plonger dans les volets suivants!

sclingerman-timestandstill-swirl

[Lis] Oscar et la dame rose, Eric-Emmanuel Schmitt

Helen Mirren

Il n’y a que très peu de facteurs qui peuvent se dresser entre un bon livre et moi… Et chacun d’eux est lié à l’un des préjugés de lectrice dont j’essaie tant bien que mal de me défaire.

Le premier est mon injustifiable réticence à l’égard de la littérature francophone. Je l’admets, je suis plus facilement séduite par la prose délicieusement exotique des auteurs anglo-saxons. En seconde place se trouve mon incorrigible méfiance à l’égard des ouvrages universellement acclamés. A mes yeux, rien n’est plus suspect qu’une oeuvre qui plaît à tout le monde!

Pour ces raisons, Oscar et la dame rose n’avait pas la moindre chance de me tomber un jour dans les mains… Et pourtant, près de quatorze ans après sa date de publication, le miracle s’est finalement produit!

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Oscar a dix ans et il vit à l’hôpital. Même si personne n’ose le lui dire, il sait qu’il va mourir. La dame rose, qui le visite et qui croit au ciel, lui propose, pour qu’il se sente moins seul, d’écrire à Dieu. Voici les lettres que le garçon lui adresse. 

Elles décrivent douze jours de la vie d’Oscar, douze jours cocasses et poétiques, douze jours pleins de personnages drôles et émouvants. Ces douze jours seront peut-être les derniers. Mais, grâce à Mamie Rose, qui noue avec Oscar un très fort lien d’amour, ils seront certainement inoubliables.

 

Comme vous vous en doutez désormais, je ne m’attendais pas franchement à apprécier les aventures d’Oscar. Je craignais un enchaînement de poncifs, mâtinés de bons sentiments, avec une fin tire-larmes comme je les déteste. En réalité, et à mon grand étonnement, ce petit roman de moins de cent pages n’a pas usurpé l’estime universelle qui semble lui être portée.

Helen Mirren interview

Oscar ne ressemble pas aux gamins des collectes de fonds télévisées, ceux qui, impassibles et courageux, affrontent la mort avec une sérénité qu’envient leurs aînés. Espiègle et turbulent, il entre en guerre contre les adultes et la pitié qu’ils témoignent à son égard. Le changement qu’il observe dans le regard de ses parents, en particulier, le consterne au plus haut point. Aux yeux de tous, il est désormais un martien, et qui n’en a plus pour très longtemps de surcroît.

C’est alors qu’il croise la route de Mamie Rose, une visiteuse d’hôpitaux qui tient son surnom de son âge avancé et de la blouse qu’elle porte et qui la différencie du personnel infirmier. Hormis ses évidentes qualités d’écoute, cette dernière surprend Oscar par son caractère irrévérencieux, ses folles anecdotes de jeunesse et sa façon de le traiter comme un être humain à part entière.

Loin de le dorloter ou de chercher à l’épargner, Mamie Rose n’hésite pas à le bousculer pour l’inciter à vivre chaque jour comme le dernier. Avec une subtilité qui lui est propre, elle soumet à Oscar des questionnements sur le sens de la vie, mais aussi sur celui de la souffrance et de la mort. En une douzaine de jours, et presque autant de lettres, ils mènent ensemble un parcours initiatique aussi accéléré que bouleversant.

Pour autant, l’ouvrage n’a rien d’une tragédie. L’humour sans concession d’Oscar et le franc-parler de la dame rose apportent au roman autant de spontanéité que de légèreté.

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Ce sont ces qualités, et tant d’autres, que j’espérais retrouver dans le film de 2009, réalisé par Eric-Emmanuel Schmitt en personne. Toutefois, si le roman m’a positivement étonnée, mon sentiment à l’égard de cette libre adaptation est diamétralement opposé.

Bien que certaines trouvailles scénaristiques, telles que l’utilisation des ballons de baudruche, m’aient séduite, j’ai trouvé l’immense majorité des modifications apportées à l’intrigue vides de sens. Pourquoi métamorphoser la tendre Mamie Rose en une quadragénaire désabusée, acerbe et colérique? Et surtout: pour quelle raison faire de ce personnage, curieusement remanié au point d’en être dénaturé, l’héroïne de l’histoire… quand tout son intérêt est d’être racontée depuis le point de vue d’un enfant de dix ans?

Dans cette version cinématographique burlesque et dépourvue de nuance, les non-dits s’effacent et la magie n’opère plus. L’essentiel du roman m’est apparu dilué dans une mise en scène grandiloquente et un surjeu permanent de la plupart des acteurs. Seul Amir Ben Abdelmoumen, d’un naturel désarmant, fait honneur à son alter-ego de papier.

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En conclusion, si vous faites partie des rares lecteurs à ne pas encore avoir cédé au charme d’Oscar, ne résistez pas davantage! En ce qui concerne le film, par contre, il ne mérite définitivement pas que l’on s’y attarde!

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[Lis] Nulle et Grande Gueule, Joyce Carol Oates

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Bonsoir, chers lecteurs! Je suis tout particulièrement heureuse de vous écrire ce soir, car le roman dont je m’apprête à vous parler m’a fait si forte impression que je le qualifie sans hésitation de premier coup de cœur de l’année 2016! Voilà qui donne le ton – et qui place la barre très haut pour les onze mois à venir!

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Elle c’est Ursula – Parce qu’elle est grande, très grande, mal dans sa peau, Ursula se surnomme elle-même la Nulle. C’est pourtant, à seize ans, une belle fille, intelligente et d’une volonté peu commune. Solitaire, indépendante, elle ne ressemble pas aux autres.

Lui c’est Matt – Doué, drôle, c’est un garçon brillant, apprécié de tous. Il aime faire rire, il parle haut et fort. Trop parfois. Le jour où l’une de ses plaisanteries tombe dans les mauvaises oreilles, les événements s’enchaînent, prenant une tournure de plus en plus dramatique. Seule Ursula ne cède pas à la rumeur…

Quand je suis tombée sur ce roman, rangé au rayon jeunesse de ma librairie, j’ai dû y regarder à deux fois. Joyce Carol Oates, l’immense poétesse américaine à la plume sombre et torturée, auteur d’un roman pour adolescents? Quelle épatante découverte! Inutile de vous préciser que je n’ai pas hésité un seul instant et que je me suis emparée de ce livre… pour ne le reposer qu’une fois achevé.

Et, bien que ce ne soit pas une opinion très populaire au sein de la communauté de ses lecteurs, je dois me rendre à l’évidence: Nulle et Grande Gueule est sans doute mon titre favori de l’écrivain. Sous des dehors anodins, il a résonné en moi comme seule une poignée d’ouvrages y étaient parvenus jusqu’alors.

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La force qui se dégage des personnages y est indéniablement pour beaucoup. En effet, dès les toutes premières pages, je me suis sentie proche des protagonistes de l’intrigue, alors que rares sont les romans à deux voix qui réussissent à me convaincre de la sorte. Le plus souvent, l’une des destinées m’interpelle au détriment de l’autre, et je me surprends à frémir d’impatience pendant la moitié de la lecture. Nous sommes ici bien loin de ce regrettable cas de figure.

Ursula est d’ailleurs l’une des narratrices les plus touchantes que j’ai pu rencontrer. Sa grande sensibilité, qui semble contredite par la robustesse de sa silhouette, la rend vulnérable et l’incite à s’inventer un alter-ego bravache et insouciant, qu’elle baptise secrètement la Nulle. Si cette construction de l’esprit fait d’elle une sportive accomplie et une personnalité forte de son lycée, elle n’en demeure pas moins un mensonge, qui nuit à ses relations amicales autant qu’à son estime personnelle.

De son côté, Matt est un garçon bien intégré, dont les excellents résultats scolaires n’entravent en rien la popularité. Son arme n’est autre qu’un humour ravageur qui, contre toute attente, se révélera brutalement à double tranchant. Une plaisanterie maladroite, prononcée devant les mauvaises personnes, et le voilà subitement mis au ban de la communauté bien-pensante de Rocky River. Au-delà de sa vie de lycéen, c’est  son existence entière qui vole alors en éclats.

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Ce roman m’a successivement amusée, interpellée, révoltée et bouleversée. L’injustice de l’épouvantable malentendu qui s’abat sur Matt suscite la réflexion et ne peut laisser aucun lecteur indifférent. Nos deux héros, en butte à l’incompréhension de leurs proches, à l’égoïsme de leurs parents et à l’aversion du reste du monde, incarnent des âmes pures que nous aimerions voir épargnées de telles épreuves.

Fort heureusement, si le constat que dresse l’auteur de la société est loin d’être brillant, l’amitié qui unit Matt et Ursula apporte au roman une contagieuse note d’espoir qui réchauffera les cœurs les plus meurtris.

Quel que soit votre âge, je ne peux que vous recommander cette belle lecture qui, en à peine 200 pages, risque bien de ne pas vous laisser indemne.

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[Lis] L’esprit de Noël – Les incorrigibles enfants de la famille Ashton: Une étrange rencontre, Maryrose Wood

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Bonjour à tous! Je suis enchantée de partager avec vous ma première note de lecture de la série L’esprit de Noël. Le roman que je vous présente aujourd’hui est un titre destiné à la jeunesse, intitulé Les incorrigibles enfants de la famille Ashton: Une étrange rencontre. 

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A quinze ans, Penelope est embauchée comme gouvernante au beau domaine Ashton. Elle découvre ses élèves, trois adorables enfants… complètement sauvages, trouvés la semaine précédente dans la forêt. Ils ne savent pas parler, se comportent comme des loups, mais vouent vite leur affection à l’infatigable Penelope.
Une mission de taille attend la jeune fille : préparer les Incorrigibles, comme les surnomme la sensible Lady Ashton, au bal de Noël de la maisonnée. Mais, pour le moment inexplicablement, Lord Ashton ne semble pas désireux de voir les enfants éduqués…

 

Quelle heureuse découverte que ce livre, choisi sans trop y croire en librairie! J’ai été positivement surprise par ce premier volume et sa manière d’instaurer d’emblée un univers et un ton tout à fait particulier.

L’intrigue nous est dévoilée selon la perspective de Pénélope Lumley, alors qu’elle vient d’obtenir son diplôme de l’Académie Swanburne « pour filles pauvres mais intelligentes ». Lorsqu’un imprévu se présente à elle, lorsqu’elle se retrouve confrontée à une décision difficile ou inattendue, la jeune orpheline se réfère spontanément aux innombrables proverbes d’Agatha Swanburne, illustre fondatrice de l’institution qui l’a vue grandir. Ce puits de sagesse s’avère d’une aide précieuse au moment où l’adolescente part à la rencontre des Ashton, première famille à faire appel à ses services.

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Entre l’insaisissable Lord Ashton, qui brille par son absence au domaine, et son épouse, Lady Constance, complètement dépassée par les événements, Pénélope s’aperçoit rapidement qu’elle ne pourra compter que sur son ingéniosité et son bon sens pour mener à bien sa mission… Et quelle mission!
Si se retrouver, à tout juste quinze ans, responsable de l’instruction de trois enfants n’est déjà pas chose aisée, la tâche se complexifie encore davantage lorsque notre gouvernante fait la connaissance de ses nouveaux élèves: des êtres hirsutes, dépourvus de manières et de langage, qui paraissent avoir été élevés par des loups. C’est tout du moins l’hypothèse que formule Lord Ashton, fervent chasseur, qui affirme avoir trouvé les enfants abandonnés dans la forêt alentour. Le mystère qui entoure leurs origines demeure toutefois intact…
Alors que l’hiver s’installe et que le grand bal de Noël s’organise au manoir, Pénélope réussira-t-elle à apprendre à ses jeunes protégés les danses et les mœurs de la bonne société britannique? Rien n’est moins sûr…
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Outre l’originalité de la proposition, j’ai été séduite par le style tout en finesse de Maryrose Wood. Les phrases sont joliment tournées, l’écriture se veut soignée et imagée. J’ai apprécié que l’auteur fasse preuve d’une telle élégance pour un ouvrage à destination des jeunes lecteurs.
Pénélope Lumley est une héroïne formidable, pleine d’esprit et toujours bienveillante à l’égard des trois incorrigibles baptisés Cassiopée, Beowulf et Alexandre. En dépit de leur manque d’éducation, ces enfants sauvages se révèlent rapidement aussi rusés qu’attachants. La complicité qui les lie à leur nourrice est un élément fort du roman.
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Je ne peux donc que vous recommander cette étonnante lecture! Pour ma part, j’ai déjà hâte de me plonger dans le second tome!

 

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